Les audioprothésistes n’ont cessé, depuis la campagne présidentielle (les Echos 04/2017) de soutenir la promesse du RAC 0 qui est souhaitable et tenable :
Mais attention à ne pas casser ce qui fonctionne : malgré un reste à charge élevé le modèle français actuel est performant avec :
une vraie efficacité pour la santé (prévention du déclin cognitif) parce que les appareils sont portés (meilleur taux d’observance en Europe).
Faute de vouloir mettre les moyens nécessaires pour tenir la promesse, l’administration est en train d’accumuler des mesures disproportionnées, préjudiciables pour les professionnels, et emportant pour les patients des conséquences dramatiques en termes d’accessibilité et de qualité des soins.
En plus du RAC 0 pour lequel la profession est déjà prête à fournir un effort très important sont en effet prévus :
un système de découplage du suivi, qui n’existe dans aucun autre pays et qui aurait un impact direct sur la qualité du suivi et ferait ainsi baisser l’observance ;
Cette accumulation de contraintes conduira immanquable-ment à un double appauvrissement de l’offre de soins via :
La dégradation de la prise en charge des patients âgés, aux conséquences médicales directes (déclin cognitif, dépendance, démence) puisque impactant la satisfaction du patient et la qualité du suivi, toutes deux essentielles à l’observance dans le cas de pathologies chroniques.
Justifier cette accumulation de mesures par des raisons financières est aberrant puisqu’ 1 € investi dans l’appa-reillage auditif = 10 € économisés sur les soins liés à la dé-pendance (cf travaux de L. Hartmann).
Ce que l’administration considère comme les modalités nécessaires de la réforme est ainsi ce qui précipitera son échec et entraînera un échec sanitaire et économique.
La profession reste favorable à une amélioration de l’accessibilité au soin par le RAC 0, et persuadée que les objectifs fixés par le Président de la République et la ministre sont atteignables. Elle se tient prête à jouer son rôle dans la réforme, mais elle met en garde contre une étatisation qui s’avèrera contre-productive pour atteindre ces objectifs.
Guillaume Flahault,
Président du SYNEA